Malgré les réformes mises en oeuvre entre temps, Sarkozy lui-même ne peut que constater ses propres échecs: toujours plus de chômeurs, toujours plus d'inégalités... et la crise est toujours là! Il reconnaît que "les français ne dépensent pas plus qu'ils ne gagnent" mais leur demande quand même des sacrifices, instrumentalisant à dessein la crise actuelle et mettant en avant la peur qu'elle suscite. Alors que ses politiques nous mènent dans l'impasse, sa seule solution reste l'accélération des réformes, avec en prime cette fois-ci une cure d'austérité annoncée!
Voilà aussi ce que l'on peut entendre jeudi soir à Toulon: aucune analyse de l'incapacité de Sarkozy à endiguer la crise et ses conséquences, de plus en plus présentes dans le quotidien des français mais rejet de ses responsabilités sur des boucs émissaires faciles dont la seule évocation ravive l'ambiance de la salle: 35h, retraite à 60 ans, immigration, fraudes...
Le président n'hésite pas à accuser également le système, dénonçant une "financiarisation de l'économie sous domination exclusive de la spéculation et l'observation du court terme" et une Europe qui ne sait pas se protéger et ne fonctionne qu'à travers le dogme de la libre concurrence. Cela pourrait être drôle si la situation n'était pas si grave: n'est-ce pas lui et l'UMP qui ont, par leurs choix politiques successifs, et notamment l'instauration du traité de Lisbonne, mis en place et organisé ce système? Comment peut-il ensuite oser en appeler à davantage de démocratie en Europe, allant jusqu'à dire que la construction européenne ne peut réussir sans l'appui des peuples alors qu'en 2005 il a balayé sans aucun scrupule le résultat du vote du peuple français au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen et imposé son traité de Lisbonne?
Pourtant, il nous demande encore de lui faire confiance et de croire qu'il est le mieux placé pour gérer la situation et redresser le pays. Mais qui peut être dupe?

Pour nous aider à comprendre comment les politiques, et Sarkozy en premier, instrumentalisent le fameux AAA et le spectre de sa perte pour justifier leurs politiques d'austérité: explication de J.Généreux lors d'une émission sur LCP, en présence d'un député UMP et d'un salarié d'une des trois agences de notation.

jeudi 1er décembre, deuxième partie de soirée: Mélenchon à Bordeaux

En parallèle, se tenait près de Bordeaux le premier grand meeting du Front de Gauche. Devant une salle comble de près de 3000 personnes et dans une ambiance survoltée ont pris successivement la parole Clémentine Autain, Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon. Alors qu'à Toulon, l'UMP semble subir la crise, le Front de Gauche s'attaque radicalement au système et aux politiques de rigueur. Chacun des orateurs s'applique surtout à proposer aux français un autre modèle de société et à expliquer que, contrairement à ce qu'on leur assène à longueur de discours ailleurs, des solutions alternatives et réalistes existent pour endiguer les crises sociales et écologiques. Ils nous ont dit jeudi: Mettre en place une politique qui remette l'humain au coeur du système, nous on peut!